Bonjour,
la question d'Alain Bellido soulève deux problèmes :
- un problème d'ordre mathématique, sur lequel je ne peux pas m'exprimer ;
- un problème d'ordre biologique, sur lequel je voudrais apporter quelques
éléments de réflexion.
Il semblerait que le thème abordé soit du type : "quelle est la valeur des
tableaux morphologiques d'une part (coquille et genitalia) et des tableaux
de fréquences alléliques d'autre part dans la prise en compte d'un
phénomène évolutif (non précisé) ?".
Pourquoi considérer cette question comme relevant d'une comparaison de
trois tableaux plutôt que d'une comparaison de seize tableaux ? Le postulat
sous-tendant l'approche à trois tableaux semble être le suivant : puisque
les tableaux morphologiques sont déjà des tableaux de variables
synthétiques, du fait de leur déterminisme vraisemblablement polygénique,
il faut nécessairement réaliser la synthèse préalable des données issues du
polymorphisme isozymique. C'est logique, mais l'approche à seize tableaux
me paraît tout aussi - si ce n'est plus - pertinente.
En effet, l'objectif de l'AFM est - avant de réaliser une synthèse des
informations k-tableaux - de proposer une typologie des k jeu de variables
appariés par les individus, ici des populations d'escargots. Selon cette
perception du problème formulé initialement, l'AFM à seize tableaux doit
fournir des regroupements de tableaux réagissant de la même façon au
phénomène évolutif étudié. Cette première phase réalisée, il conviendrait,
selon les propositions d'Escofier et Pagès, d'analyser séparément chaque
groupe de tableaux ainsi mis en évidence.
Dernier point : la difficulté de justifier le mélange de données
phénotypiques à des données génétiques, même si pour les fréquences
alléliques, seule la fraction exprimée du génome est révélée. Or, les
vitesses d'évolution des différents tableaux ne sont pas nécessairement les
mêmes. Si l'objectif est justement d'étudier la façon dont un marqueur
réagit à une pression de sélection donnée, ou s'il est adapté à un certain
niveau taxonomique, alors pas de problème ; sinon :
De l'éternel Azur, la sereine ironie
Accable, belle indolemment comme les fleurs
Le poète impuissant qui maudit son génie
A travers un désert stérile de douleurs.
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