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La redirection écologique

Les instruments juridiques de UsageRight demandent à ce que les utilisateurs des résultats de la science (articles, rapports, supports de présentations, logiciels, bases de données) s'engagent dans la redirection écologique. C'est à dire dans une trajectoire vers la soutenabilité, qui intègre sa position dans la société et les écosystèmes.

Tout individu, toute structure peut se sentir concerné.e par l'évolution d'un monde où la question des conditions de vie décentes pour les populations humaines et non humaines devient critique. Nous demandons donc à ces individus et ces structures, pour utiliser les résultats produits par la recherche scientifique, qu'iles se prononcent sur leur condition d'existence vis à vis de cette question.

L'engagement ressemble au processus de la COP 21 pour les Etats, ou aux engagements RSE (responsabilité sociale des entreprises). Il décrit les impacts sociaux et environnementaux d'une entité (pays, entreprise, collectivité, individu), décrit une vision prospective de ses relations à son environnement dans un monde qui ne dépasse pas les limites planétaires, et décrit les actions envisagées pour y arriver.

Dans héritage et fermeture de Emmanuel Bonnet, Diego Landivar et Alexandre Monnin, sont décrites plusieurs "stratégies écologiques" : la fuite, la transition écologique, et la redirection écologique. La fuite consiste à déserter les infrastructures actuelles, attitude cohérente individuellement, mais non généralisable socialement : on ne peut pas collectivement abandonner toutes les infrastructures existantes. La transition suppose qu'en modifiant les technologies, en produisant des énergies dites renouvelables, on peut sortir d'une crise écologique. De plus en plus d'éléments s'accumulent pour contester l'efficacité de cette méthode. La redirection propose d'assumer l'héritage du monde, mais d'accepter la décroissance ou la fermeture de certaines activités. Elle s'inscrit dans la continuité patrimoniale, mais la discontinuité politique. En ce sens, elle est radicalement différente de la fuite ou la transition.

L'engagement à la redirection écologique demande donc qu'on sorte de l'impasse apparente de la fuite ou de la continuité des activités. Il doit envisager honnêtement le futur d'une société sans faire table rase du présent.

L'engagement à la redirection écologique demande à ce qu'on fasse la part des choses entre les conséquences de ses activités, qu'on peut déplorer ou tenter de minimiser si on les considère comme néfastes, et les conditions de son activité. Par exemple, les destructions environnementales ne sont pas des conséquences de la croissance économique et de la richesse des nations, mais ses conditions d'existence.

Voici des exemples d'engagement qui accorde les droits d'utilisation selon les licences usageright.